La dame de Zagreb de Philip Kerr

Voilà un auteur que je voulais lire depuis longtemps. Tant le contexte dans lequel se passent ses intrigues est étrange. Un policier qui se passe en Allemagne pendant l’occupation Nazie… (oui je préfère le dire comme ça) écrite par un écossais…

Si vous me connaissez vous savez très bien que je suis amoureuse de la langue de Goethe que depuis toute petite j’aime la culture allemande et j’y allais souvent avec ma famille et j’adore ce pays mais  depuis toute petite je n’arrête pas d’entendre et même encore parfois maintenant des gens qui n’arrivent pas à séparer les allemands des nazis… petite je prenais toujours la défense des allemands bien sûr il y a eu la guerre et l’antisémitisme et des millions de morts intolérables dans les camps de concentration. Mais qui de nous peut dire ce qu’il aurait fait en tant qu’allemand à cette époque et qui de nous peut dire que seuls les allemands (et je devrais même plutôt dire les nazis) ont pris part à cette ignominie… (sans oublier que comme le dit Kerr « les belges » aussi sont connus pour leurs atrocités au Congo et que toutes les nations ont certainement des choses bien moches à cacher… )

Je penses que la chanson qui me parle le plus est bien celle de Jean-Jacques Goldman « Né en 17 à Leidenstadt » qui nous fait réfléchir car tant que nous n’avons pas vécu ce genre d’événement il est facile de critiquer ceux qui vivaient à cette époque à cet endroit… nous ne savons pas ce que nous valons avant d’être confronté à ce genre de situation. Somme nous des héros ou des bourreaux? sommes-nous capable du pire ou du plus beau? et comme le dis JJG « qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps d’avoir à choisir un camp ». Les allemands ont choisit Hitler? je crois qu’il faut aussi se remettre dans le contexte de l’après-guerre 14-18 où les allemands ont été très durement punis. Et puis ne voit-on pas que partout il y a de nouveau des gens qui votent pour ce genre d’individus?

Mais revenons à nos moutons, beaucoup de gens m’avaient dis du bien des livres de Philip Kerr et je l’avais d’ailleurs conseillé à un ami allemand qui se demandait si ce genre de littérature n’était pas trop anti-allemand. J’ai posé la question à un de mes lecteurs assidu de Kerr qui m’a confirmé que ce n’était pas le cas au contraire. Ce lecteur a fait don d’un de ses livres à la bibliothèque en stipulant qu’il s’agissait de l’un de ses meilleurs « la dame de Zagreb » je me suis fais un devoir de le lire dés que possible.

Et voilà je sort à peine de ce livre et je dois bien avouer que je trouve le personnage de Kerr ce fameux Bernie Gunther très sympathique. Avec un humour un peu cynique comme je les aime. Gunther n’est pas un Nazi mais il fait de son mieux pour survivre en Allemagne et ne pas être pris. Il côtoie des grands pontes du nazisme tel qu’ici Goebbels , cachant rarement le fond de sa pensée par rapport au régime hitlérien évidement ça lui vaut de se retrouver dans de fâcheuses situations mais il semble savoir toujours s’en sortir mais souvent de justesse.

Je dois avouer que le livre a du mal à démarrer toute la première partie avec la conférence sur la criminalité ou finalement seul le discours de Gunther me semblait réellement intéressant. Le livre ne démarre vraiment que quand Goebbels donne à Gunther l’occasion de rencontrer l’actrice Dalia Dresner qui suite au décès de sa mère tient à retrouver son père qui serait en Yougoslavie. Le chapitre sur la Yougoslavie est terrifiant, les oustachis font vraiment froid dans le dos et on pourrait presque trouver Hitler sympathique à côté d’eux…  Kerr signale qu’il s’est inspiré de personnages ayant véritablement existé dont certains auraient peut-être même pu être encore plus effroyables que les personnages inventés par Kerr… J’ignorais ce qu’il se passaient pendant la guerre en Yougoslavie mais je crois que je vais un peu mieux me renseigner. L’histoire de la Yougoslavie et des pays qui l’ont formé semble baignée dans le sang de millions d’innocents…

J’aime quand les romans me donne envie d’en savoir plus sur l’histoire…

Le roman parle aussi de la Suisse et comment certaines choses se passaient pendant la guerre dans les milieux des agents secrets, des alliances secrètes et effectivement je me dis qu’on parle tellement peu de la Suisse si ce n’est en terme de banque et pour l’or juif surtout. Et là encore je me dis que l’histoire de la Suisse est une histoire peu connue.

L’histoire c’est quand même quelque chose d’étrange on pense étudier toute l’histoire à l’école mais finalement nous n’en avons vu qu’un microscopique aperçu… et vu de notre côté vu de notre pays… J’aimerais tant connaître toute l’histoire du Monde… je sais que j’en pleurerais tant cette histoire est faite de guerres, de mort d’innocents, de tortures à cause des richesses et du pouvoir, des ambitions démesurées de personnages infernaux, Des personnages prétendant tuer et torturer au nom de Dieux, De personnages si puissants qu’ils ont pu se permettre de jouer les Dieux de décider qui a droit de vie ou de mort… Oui l’Histoire est parsemée de tout cela, nous mettant sous le nez que l’humanité n’a rien d’humain…

Bon je suis un peu sortie de ma critique là… mais j’espère bien me replonger un de ces jours dans les aventures de ce sympathique Bernie Gunther…